Soutenir la santé mentale des élèves : une responsabilité collective
Partout en Ontario, les directeurs et directrices d’école font face à des défis croissants pour répondre aux besoins des élèves aux prises avec des problèmes de santé mentale
Un nouveau rapport de People for Education, Soutenir la santé mentale des élèves : une responsabilité collective, fait également état de disparités régionales importantes à travers l’Ontario en ce qui touche l’accès à des ressources telles que travailleurs sociaux et travailleuses sociales, psychologues et travailleurs et travailleuses auprès des enfants et des jeunes.
Selon les réponses fournies à notre sondage par 1 254 écoles de tout l’Ontario, de nombreux directeurs et directrices d’école craignent que les difficultés des élèves soient au-delà de la formation et de la capacité des éducateurs et éducatrices et du personnel.
Le dernier rapport de People for Education, Soutenir la santé mentale des élèves : une responsabilité collective, souligne à nouveau le besoin urgent de veiller à ce que les professionnels et professionnelles les mieux formés et qualifiés soient disponibles de manière équitable pour apporter un soutien à nos élèves et à leur famille dans la résolution de problèmes de la santé mentale.
Catholic Principals’ Council of Ontario
Accès réduit aux psychologues
Les directeurs et directrices d’école qui ont répondu au Sondage annuel auprès des écoles de l’Ontario ont indiqué que les psychologues, les travailleurs sociaux et travailleuses sociales et les travailleurs et travailleuses auprès des enfants et des jeunes sont des ressources essentielles pour soutenir la santé mentale des élèves, mais que ces ressources ne sont disponibles que quelques heures par semaine. Ils ont également exprimé la crainte que les soutiens en santé mentale existants tendent à se concentrer sur la gestion des situations de crise plutôt que sur la promotion d’une santé mentale positive. À l’instar des spécialistes, les directeurs et directrices affirment qu’il existe un besoin constant de perfectionnement professionnel pour le personnel enseignant.
Parmi les conclusions du rapport :
- La proportion d’écoles ayant régulièrement accès à des psychologues a diminué. Cette année, seulement 30 % des écoles élémentaires et 36 % des écoles secondaires ont déclaré avoir régulièrement accès à un ou une psychologue, contre 38 % et 40 % respectivement en 2017.
- Même dans les écoles ayant régulièrement accès à des psychologues, ceux-ci ne sont disponibles en moyenne qu’environ cinq heures par semaine.
- La proportion d’écoles déclarant ne pas avoir accès à un ou une psychologue a presque doublé au cours des cinq dernières années.
- Alors que 80 % des écoles secondaires ont régulièrement accès à des travailleurs sociaux et travailleuses sociales, c’est le cas pour seulement 48 % des écoles élémentaires. Et dans ces écoles, les travailleurs sociaux et travailleuses sociales sont disponibles en moyenne 16 heures par semaine dans les écoles secondaires et 5 heures par semaine dans les écoles élémentaires.
Iniquités géographiques
Les données de l’enquête montrent que les écoles du Nord et du Sud-Ouest de l’Ontario sont beaucoup moins susceptibles d’avoir accès à des services de soutien en santé mentale que les écoles de la région du Grand Toronto. Les directeurs et directrices d’école de langue française ont également fait valoir que leur communauté francophone est mal servie en matière de santé mentale et que l’accès aux professionnels et professionnelles francophones pose problème.
Le coût élevé des besoins en santé mentale non traités
Le rapport met en lumière des recherches démontrant que la majorité des troubles mentaux se manifestent au cours de l’enfance et de l’adolescence et qu’il est largement admis que la prévention et le traitement précoce de la maladie mentale ont des retombées à long terme. Inversement, les problèmes de santé mentale non traités entraînent un large éventail de résultats scolaires négatifs, notamment de piètres rendements scolaires, de l’absentéisme et un taux d’abandon scolaire plus élevé. Les modèles économiques montrent que la promotion, la prévention et l’intervention précoce génèrent des retombées économiques considérables.
Une « approche scolaire globale » et un lien plus étroit avec les ressources de la communauté requièrent un soutien approprié de la part du gouvernement.
Charles E Pascal, professeur IEPO / Université de Toronto et ancien sous-ministre de l’Éducation de l’Ontario
Les initiatives de collaboration peuvent fournir des pistes d’amélioration
Un certain nombre d’initiatives prometteuses se profilent à l’horizon, notamment #ONecoute, un projet dirigé par Santé mentale en milieu scolaire Ontario et soutenu par l’Association des élèves conseillers et conseillères de l’Ontario. Cette initiative, lancée au printemps 2019 au moyen d’un vaste sondage auprès des élèves et de rencontres en personne avec des élèves, vise à « entendre la voix des élèves, améliorer la participation des jeunes aux programmes de santé mentale en milieu scolaire et alimenter une stratégie provinciale de leadership en santé mentale des élèves. »
Selon la Dre Kathy Short, directrice générale de Santé mentale en milieu scolaire Ontario, « les écoles sont un excellent endroit pour promouvoir la santé mentale des élèves, pour approfondir les connaissances sur les compétences socioaffectives et pour identifier et soutenir rapidement les élèves aux prises avec un problème de santé mentale ».
Plus que jamais, la santé mentale et le bien-être des enfants et des jeunes de l’Ontario devraient être une priorité. Lorsque les enfants sont traités à temps et avec les ressources et le soutien appropriés en matière de santé mentale, ils atteignent de meilleurs résultats.
Kimberley Moran, directrice générale, Santé mentale pour enfants Ontario
Recommandations de changement
Dans son rapport, People for Education a formulé un certain nombre de recommandations à l’intention du gouvernement provincial.
- Poursuivre la révision du programme d’études de l’Ontario afin d’y intégrer l’enseignement et l’apprentissage de l’ensemble des aptitudes et compétences, y compris les compétences socioaffectives, qui fournissent aux élèves les connaissances et la compréhension dont ils ont besoin pour promouvoir une bonne santé mentale.
- Mettre à jour la formule de financement de l’éducation afin de s’assurer que les écoles des régions rurales et du Nord, ainsi que les écoles de langue française, soient en mesure de fournir aux élèves un accès équitable à des professionnels et professionnelles et des services de soutien en santé mentale.
- Consulter les directeurs et directrices d’école, le personnel enseignant et les professionnels et professionnelles de toute la province pour élaborer une politique et une planification à long terme qui soutiendront une approche globale de la santé mentale en milieu scolaire.
Lire le rapport complet : Soutenir la santé mentale des élèves : une responsabilité collective